Football Stades du futur, le grand chantier français
L'Emirates Stadium d'Arsenal, un modèle pour le projet de Lyon
1 Design, écologie et développement durable
De Lyon à Lille, en passant par Dijon, Grenoble, Valenciennes ou Le Mans, les projets en cours se rejoignent autour d'un même souci de l'esthétique. Fini ces stades carrés ou bétonnés des années 80-90. Michel Rémon, architecte du futur stade de Dijon (L2), parle « d'en ceinte aérienne, d'enveloppe qui accentue l'effet de communion. » Claires, ovales, lumineuses, ces arènes modernes rivaliseront d'abord d'esthétisme et se voudront intégrées dans un paysage rempli d'espaces verts.
L'écologie coule donc de source. Inauguré le 15 février 2008, le magnifique Stade des Alpes de Grenoble a ainsi été conçu avec des cellules photovoltaïques pour produire son électricité.
Même chose pour celui de Lille qui sera également équipé de deux
éoliennes. De profondes réflexions ont aussi été engagées sur la réduction des nuisances sonores.
2 A la périphérie plus qu'en centre-ville
Celui de Grenoble, situé en plein centre-ville, est l'exception qui confirme la règle. Les nouveaux stades se dresseront surtout à la périphérie des grandes villes : dans le complexe sportif pour Le Mans, à Décines, à 15 km de Lyon, pour l'OL. Celui de Lille sera construit sur les communes de Villeneuve-d'Ascq et Lezennes. Une logique liée au besoin d'espaces de ces vastes centres commerciaux. Un effort particulier sera donc fait sur les parkings (7 000 places à Lyon, 6 000 au Mans) et le développement des transports en commun (type tramway).
3 La technologie au service des spectateurs
Avec son toit mobile et sa pelouse rétractable, le Grand Stade de Lille sera le fleuron de la technologie française. Construite par Eiffage, cette enceinte pourra se fermer en moins de trente minutes. La quasi totalité de ces nouveaux stades sera équipée de portiques facilitant l'accès, la gestion des foules et la sécurité.
A Grenoble, le Stade des Alpes est équipé de deux écrans géants qui peuvent diffuser des SMS des spectateurs, 70 caméras sont au service de la sécurité et des lecteurs biométriques, analysant les empreintes digitales, verrouillent l'accès à certaines loges. La fin du bon vieux ticket est annoncée !
4 Des centres de vie et de consommation
Les Etats-Unis et l'Angleterre ont lancé un modèle qui fait tâche d'huile : le stade doit vivre et rapporter 365 jours par an et pas seulement sur les 25 ou 30 jours de match. Dans cet esprit, l'accent est mis sur l'investissement dans les commerces et les services annexes plus que sur la capacité pure, qui dépasse rarement 50 000 places, à part à Lyon.
Le "branding" est le concept qui consiste à développer la marque du club, faire consommer le supporter. Le vaste complexe OL Land créé autour du stade de Lyon en sera l'illustration : deux hôtels, un centre de loisirs, un espace bien-être, de nombreux restaurants, un bowling.... Comme d'habitude, Jean-Michel Aulas a vu grand. Pour que les clubs français (45,5 millions d'€ de chiffre d'affaire annuel en moyenne) rattrapent leur retard sur l'Angleterre (130 M d'€ en moyenne).
5 Financement : le privé entre en scène
Avec sept stades en chantier et six projets à l'étude, ce sont 1,5 milliards d'€ d'investissement cumulé. Des 72 millions d'€ de l'écrin grenoblois aux 700 millions d'€ du projet lillois, les coûts sont variables. « Je ne veux pas que les Français payent » a lancé le secrétaire d'Etat aux sports Bernard Laporte. De fait, le financement privé fait son entrée en force. De façon partielle, comme au Mans ou à Lille (partenariat public-privé). De façon totale, à Lyon. Les 350 millions d'€ d'OL Land seront financés entièrement par le club, grâce à son entrée en bourse et des partenaires privés. Grande nouveauté comme au Mans (lire ci-dessous), le naming permettra à un sponsor de donner son nom au stade. Pour un montant de 100 à 150 millions d'€ ! Le Stade Du-Manoir du Montpellier Rugby est de la veine moderne. Aucune nouvelle infrastructure n'est en vue dans le Languedoc-Roussillon, où la Mosson a subi des aménagements pour les Mondiaux successifs de football et de rugby.
Quid du Stade des Costières ? Avec la montée de plus en plus possible en Ligue 2, l'enceinte nîmoise, qui approche doucement de ses 20 ans, va devoir subir des aménagements. Les dirigeants gardois étaient reçus hier à ce sujet par la Commission des stades de la Ligue de football. Au rayon des choses à ajuster : éclairage, vidéo-surveillance et séparation de la tribune des supporters adverses.
Des postes assez coûteux.